Bulla Regia

Bulla Regia

Bulla regia

Article de Boutheina Ayari, Conservateur du patrimoine à l’Institut National du Patrimoine

Histoire de la ville

Coordonnées UTM de Bulla Regia : Zone UTM : 32N; X : 477882,80977 Y :4045537,39192

Bulla Regia est un site archéologique important du nord-ouest de la Tunisie, à 10km de la ville de Jendouba et à une vingtaine de kilomètres à l’Est de Chimtou, sur l’antique axe routier reliant Carthage à Hippo Regius, il s’élève au lieu nommé Hammam Darradji dans la moyenne vallée de l’actuelle Medjerda.

  • Période préromaine

La cité fait partie du territoire carthaginois dés IIe et Ier siècles avant l’ère chrétienne, c’est le siège d’une résidence royale de la dynastie numide. Les fouilles ont mis à jour les restes d’une enceinte numide, une nécropole, des dolmens (dont certains furent utilisés à l’époque romaine) De la céramique, des monnaies numides et des stèles,   datables de la  période néo-punique ont été retrouvés sur le site. Les fouilles ont montré qu’avant même son intégration à l’époque romain, Bulla était une véritable ville, dotée d’une muraille en gros blocs agencés selon un appareil de type polygonal.

  • Période romaine

Elle est élevée au rang de colonie sous Hadrien, au début du IIe siècle : Colonia Aelia Hadriana Augusta Bulla Regia, la ville connait un grand développement architectural et se dotait d’une parure monumentale, elle donne naissance à quelques grandes familles, dont certains membres occupent une place élevée dans la société et l’administration romaines.

  • Période chrétienne

 Le christianisme à Bulla Régia est attestée très tôt, en 256 ap. J,C,  lorsque fut attesté un évêque nommé thérapius. Lors du concile de Carthage en 411, la cité est  représentée par deux évêques qui condamnent le schisme donatiste : un catholique Dominicus et un donatiste Félix.

  • Période vandale et byzantine

Après l’époque vandale (Ve s.)qui entraîne à Bulla Regia un épisode tragique ( suite au  persécution arienne ) et qui n’a pas laissé de traces spéciales, la reconquête byzantine (VIe s.) marquée par la fortification de quelques monuments, La ville se s’organise  autour des monuments fortifiés et des lieux de culte.

 Le site est redécouvert au XIXe siècle, plusieurs recherches archéologiques se sont organisées au début du XXe siècle, puis à partir de 1957 sous la direction de l’Institut national tunisien d’archéologie et d’arts.

Récemment plusieurs recherches se sont réalisées sous la l’égide de l’Institut Nationale du Patrimoine, sous la direction de Moheddine Chaouali, maitre de recherche et conservateur du site :

  • Une campagne de fouille archéologique a été lancée dans la nouvelle église périphérique du site archéologique de Bulla Regia. Les travaux, qui entrent dans le cadre du projet de collaboration signé entre l’Institut National du Patrimoine de Tunis (INP) et l’University College of London (UCL), ont eu lieu entre les 7 et 28 septembre 2018. L’équipe pluridisciplinaire dirigée par le chargé maitre de recherches Moheddine Chaouali conservateur du site et inspecteur régional du nord ouest. l’étude s’est penchée sur l’étude de l’héritage chrétien remontant à la période qui oscille entre les IVe et VIIe siècles ap. J.-C. 
  • Le site  a connu aussi une activité intense de restauration et de mise en valeur (structure d’accueil,..) en collaboration entre l’INP et  l’Agence de Mise en Valeur du Patrimoine et de Promotion Culturelle (AMVPPC).
    Par ailleurs, une convention a été signée avec la fondation américaine « World Monument Fund » dont le but principal était de former des techniciens de l’INP dans le domaine de la restauration des monuments antiques ainsi que les mosaïques in situ dont la qualité et l’iconographie restent exceptionnelles et qui font l’originalité de ce site.

Les Monuments

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Répartition des monuments de Bulla Regia
Source : https://earthexplorer.usgs.gov

Le site couvre une superficie de plus de 60 hectares entre des nécropoles à l’Est et à l’Ouest, la plaine au Sud et le Djebel R’Bia au Nord.

Le site est doté d’une parure monumentale riche et variée : Un forum, des basiliques civiles, des thermes publics, une bibliothèque, un marché, un théâtre, un amphithéâtre, un capitole, et des temples. Les somptueuses maisons pourvues d’étages souterrains constituent sa principale attraction et célébrité dans le monde. 

  • Les thermes Memmiens

Situés dans la partie méridionale de la cité, à 220 m environ du théâtre, les thermes Memmiens sont érigés entre 220 et 240 après J.-C. Une inscription nous apprend que Iulia Memmia, fille d’un ancien consul originaire de Bulla, a fait bâtir ces thermes.

C’est un espace de forme rectangulaire d’environ 2800 m². Conçu selon un plan semi-symétrique, l’entrée est d’un vaste portique de façade qui précède un grand vestibule d’entrée, abritant deux escaliers permettant d’accéder au niveau principal du monument.

Le frigidarium, situé au cœur du bâtiment, mesure 11 m sur 15,50, soit environ 170 m² sans les piscines et les niches. Le secteur chauffé, disposé au sud, se compose de cinq salles parcourues selon un itinéraire circulaire.

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Thermes Memmiens – Photo AMVPPC

  • Les thermes situés au Nord-Ouest du Théâtre

Cet édifice a été découvert entre 1958 et 1962. Le frigidarium est d’une forme octogonale et possède une piscine qui a la forme d’une abside. Les deux caldaria (salles chaudes) se trouvent au sud.

  • Thermes de Venantii

A l’ouest de la maison de Vénus se trouvent des thermes privés dits des Venantii qui sont partiellement dégagés

  • Les citernes

Cet ensemble se trouve au sud-ouest de la ville et se compose en façade de 8 citernes accolées. Les autres se trouvent au nord, dissimulés dans des couches de remblais. Elles peuvent contenir jusqu’à 1200m3 d’eau. Elles étaient probablement destinées à l’alimentation des thermes sud. L’alimentation en eau des citernes se fait par la source assez proche d’Ain Ettolba.

  • La Maison du trésor

Cette belle demeure a pris son nom grâce à la découverte, dans son triclinium, d’une cruche contenant 70 pièces d’argent en or d’époque byzantine.

Le sous-sol est accessible par un escalier de 17 marches. Il est formé de trois salles donnant sur un couloir transversal. Les deux pièces latérales sont des chambres à coucher alors que la pièce centrale est le triclinium (salle à manger).

  • La Maison de la chasse

Cette maison doit son nom à la présence d’une scène cynégétique qui ornait l’un de ses pavements situés sous le portique. Il s’agit d’une demeure pourvue d’un étage souterrain.

Pour le rez-de-chaussée il est composé de 4 ensembles :

  • Le premier est constitué de deux vestibules d’entrée et une pièce pourvue d’un départ d’escalier.
  • Le second est une cour couverte d’une mosaïque monochrome blanche et comprend un bassin et entourée de 16 colonnades reliées entre elles par un muret.
  • Le troisième secteur occupe l’angle nord-ouest. Son cœur est occupé par une grande salle qui s’achève au nord par une abside légèrement surélevée. Cette salle est entourée de différentes pièces et de latrines, il s’agit peut-être d’une basilique privée.
  • Le quatrième secteur, occupant l’angle sud-ouest, est pourvu de thermes.
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Maison de la chasse – Photo AMVPPC

Pour le sous-sol, il s’organise autour d’un péristyle sur lequel débouche l’escalier de descente de 22 marches. Au nord se trouvent deux pièces. A l’ouest s’organisent trois pièces : un triclinium au centre et deux chambres à coucher de part et d’autre.

Toutes les pièces de la Maison de la chasse sont voûtées selon un système original, assez particulier à l’Afrique du Nord qui fut utilisé jusqu’à la conquête arabe ; on le retrouve dans plusieurs cités romaines en Tunisie : Il s’agit de voûtes construites à l’aide de tubes en terre cuite, en forme de bouteille sans fond, emboîtés les uns dans les autres, le goulot étant en règle générale toujours orienté vers le haut ; les scellements sont réalisés avec du plâtre. 

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Cour à portique à l’étage sous terrain de la maison de la chasse – Photo AMVPPC

  • La maison de la nouvelle chasse

Cette maison a été mise à jour dans les années 1970 dans le cadre d’une coopération franco-tunisienne. Elle a pris son nom grâce à la découverte d’une mosaïque figurée représentant une scène de chasse.

Les pièces du rez-de-chaussée s’ordonnent autour d’un péristyle ; devant la salle à manger se trouve un bassin avec une mosaïque figurée précédée d’une inscription en grec qui dit : ‘’place tes espoirs en toi-même’’

Le sous-sol est accessible par un escalier de 14 marches. Il débouche sur un couloir de 3,5m qui donnent sur trois pièces.

La fouille de cette maison a permis de mettre au jour un trésor de monnaie punique enfoui.

  • La maison de Vénus

Le rez-de-chaussée de cette maison est très endommagé. Il se composait d’un péristyle entouré de pièces. Au Nord Est se trouve la chambre à coucher. Au nord se trouve un monument rare qui correspond éventuellement à des niches pour des chiens de chasse probablement des lévriers africains (sloughui).

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Maison de venus

On accède au sous-sol par un escalier de 23 marches pour trouver deux pièces et un triclinium.

La voute d’une grande partie de l’étage souterrain de cette maison est remarquablement intacte.

Le nom de cette maison renvoie à la présence in situ d’un joli pavement  de mosaïque représentant le triomphe de Vénus.

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Mosaïque ornant le parterre de la maison de Venus – Photo AMVPPC

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Mosaïque ornant le parterre de la maison de Venus – Photo AMVPPC

  • La villa des mosaïques

C’est une demeure pourvue d’un étage souterrain. Le rez-de-chaussée est partiellement conservé. Un escalier de 18 marches permet d’accéder au sous-sol formé d’un couloir et de trois pièces dont la centrale est le triclinium. Les deux pièces latérales sont deux chambres à coucher.

  • Maison de la pèche

Cette maison est ainsi dénommée suite à la découverte dans son triclinium d’une mosaïque représentant des amours pêcheurs. Cette demeure est pourvue d’un étage souterrain.

On accède à cette demeure par un escalier de sept marches qui donne sur un péristyle dans lequel s’organise les pièces de tous côtés. Cette partie présente un péristyle de forme rectangulaire orné d’un bassin aménagé juste en face du triclinium.

  • Les basiliques

  • La grande basilique chrétienne

Ce monument possède deux absides opposées, par la porte on accède à un quadratum populi (lieu de réunion des fidèles) qui est divisé en trois nefs. Devant l’abside ouest se trouve une cuve baptismale cruciforme qui, par son genre, constitue un cas unique en Afrique du Nord chrétienne puisque, d’ordinaire, les cuves baptismales sont aménagées dans des salles autour de l’église

Dans l’une des tombes de cette église, on a trouvé un petit trésor de monnaies omeyyades.

  • La petite basilique chrétienne

Cet édifice est situé au nord est postérieur à la grande basilique, Il comporte trois nefs. Une porte fait communiquer la petite église avec la grande.

  • Eglise d’Alexander

Elle se situe à proximité des « grands thermes sud,  .Elle est de forme rectangulaire composée d’une entrée aménagée au sud, une abside à l’ouest, et trois nefs qu’on peut les distinguer clairement.

 Une inscription est gravée sur un linteau de porte : « Dominus custodiatintroitumtuum et exitumtuum ex hoc nunc et usque in saeculum. Amen. Fiat, fiat ».Ce qui se traduit ainsi : « Que le Seigneur protège ton entrée et ta sortie maintenant et à jamais. Amen. Ainsi soit-il ».   

Le bâtiment est dénommé « église d’Alexander » grâce à une croix trouvée in situ, offerte à l’église de Bulla Regia par le prêtre Alexandre, en accomplissement d’un vœu. Elle paraît remonter à la fin du VIème siècle.

Cette crois, découverte et offerte par Dr Carton au musée du Bardo où elle est exposée, est en cuivre revêtu d’une mince couche d’argent et mesure 0 m 25 de hauteur sur 0m 20 de largeur. Une inscription « grecque » est gravée sur la face antérieure.

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  • Le Forum

L’édifice mesurant 1027 m² de surface a une façade principale donnant sur l’est. Le bâtiment est précédé d’un portique en façade surélevé de quatre marches par rapport à la rue. Il est composé d’une grande cour, cette dernière a été entourée sur ces trois cotés par un portique.

  • Le Capitole

À l’ouest du forum, se dresse un grand temple capitolin érigé sous Hadrien et dont ne reste aujourd’hui que les soubassements.

  • Le Marché

C’est un bâtiment rectangulaire avec une cour dallée entourée de portiques. Les boutiques sont au nombre de douze. Deux bassins semi circulaires décorent le côté ouest du monument, ils sont alimentés à travers une saignée ramenant l’eau d’un réservoir placé derrière la façade.

  • Le temple d’Apollon

Situé sur le côté nord du forum, c’est un édifice de forme à peu près carrée qui ne possède ni un podium ni pronaos. Il est composé d’une cour quadrangulaire, entourée d’un portique et s’ouvrant sur une cella axiale. Plusieurs inscriptions et statues ont été découvertes lors de la fouille de ce temple : statues d’Apollon, d’Esculape et de Déméter.

  • Le temple d’Isis

C’est un temple rectangulaire édifié sur un podium. Un escalier de 7 marches permet l’accès à la cella précédée d’un pronaos. Un autel à cornes dédié à Isis est placé devant les marches du podium, il a été offert en l’honneur de la déesse égyptienne Isis par un couple nommé Publius Aelius Privatus et sa femme Cocceia Bassa. On a découvert dans ce temple deux sculptures : une statue féminine et une tête d’enfant.

  • La basilique du forum

À l’opposé du capitole, s’élève une basilique à deux absides et à trois nefs longues de 25 m et larges de 6m environ. L’abside du sud est surélevée d’environ 1 m par rapport au niveau du sol de l’ensemble. Cet édifice constituait sans doute la basilique civile de la ville. Une pièce de forme rectangulaire allongée, également ornée d’une abside, la flanquait à l’est et serait identifiée avec la curie.

  • l’Amphithéâtre

En dehors de la zone clôturée, à environ 300 mètres au nord des ruines, se trouve l’amphithéâtre de Bulla Regia. L’édifice aujourd’hui à demi ruiné est adossé à la montagne au sud et à l’est, l’entrée principale étant à l’ouest. On distingue encore au sud-ouest quelques pans de murs voûtés et une partie du mur du podium. L’ensemble du bâtiment ne dépassait pas60 x 40 m.

  • Le Théâtre

Situé au sud du noyau urbain, construit sur un terrain plat, il mesure 60m sur 50m, et date du 2ème siècle. Dans un bon état de conservation, ses gradins sont supportés par une série de voûtes. La cavea pouvait contenir entre2 500 et3 000 spectateurs. On pénétrait dans le monument par l’un des trois vomitoria équipés d’escaliers desservant les gradins.

L’orchestra semi-circulaire, mesurant 8,23 m de diamètre, porte un riche revêtement d’opus sectile avec des grandes dalles de marbre de Chemtou, et un panneau de mosaïque tardif représentant un ours en position d’attaque.

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Le théâtre

  • Le fortin byzantin

Ce monument possède des murs épais. Il est construit de gros blocs de remploi. Au début du 20ème siècle, le fortin fut transformé en en maison de service.

  • Esplanade A

Au sud du théâtre, s’ouvre une grande place rectangulaire fermée (80 x 40 m), dallée. Cette esplanade nommé esplanade A, est ornée  par plusieurs bassins, une fontaine et des temples.

  • Esplanade B

Elle se situe au sud-est de la cité, à proximité du théâtre, Il s’agit d’un monument de grandes dimensions avec une cour (50m x30m) entourée sur trois côtés par des bassins et un portique. Elle est délimitée, du côté sud, par une basilique à nef unique. Sur le côté nord, le monument est bordé d’un petit édifice thermal.

À l’est et à l’ouest de la cour, deux batteries de trois cellae s’ouvrent. Deux couloirs, larges de 1,5 m, séparent les trois cellae. Ils donnent sur un ensemble de bassins, de fontaines et de grandes latrines.

Bibliographie

  • Atlas archéologique de la Tunisie, feuille de Fernana, n° 137.
  • Walid Ben Akacha, « Le développement urbain de Bulla Regia, ville polycentrique de l’Afrique proconsulaire », Mélanges de l’École française de Rome – Antiquité [en ligne], 128-1, 2016. DOI :https://doi.org/10.4000/mefra.3412 (consulté le 25 mai 2021).
  • AzedineBeschaouch, Roger Hanoune et Yvon Thébert, Les ruines de Bulla Regia, éd. École française de Rome, Rome, 1977.
  • MoheddineChaouali, Bulla Regia, Bulla la royale, Tunis, 2010.
  • MoheddineChaouali, Corisande Fenwick et Dirk Booms, « Bulla Regia I: a new church and Christian cemetery », LibyanStudies, 49, 2018, pp. 187-197.
  • Filippo Coarelli et Yvon Thebert, « Architecture funéraire et pouvoir : réflexions sur l’hellénisme numide, MEFRA, 100, 1988, p. 761-818.
  • Christophe Hugoniot, Rome en Afrique. De la chute de Carthage aux débuts de la conquête arabe, Paris, 2000.   
  • Hichem Ksouri, Le théâtre de Bulla Regia dans son contexte urbain, Thèse de doctorat inédite, Université Michel de Montaigne -Bordeaux III, 2012.
  • Yvon Thébert, Thermes romains d’Afrique du Nord et leur contexte méditerranéen, Publications de l’Écolefrançaise de Rome, 2003.
  • Yves Thébert, « Bulla Regia », Encyclopédie berbère, Bracelets – Caprarienses, 11, p. 1647-1653, 201

 

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Ali DABBAGHI
Ali DABBAGHI

Ingénieur Général spécialiste des systèmes d'information et de communication, مهندس عام في نظم المعلومات والاتصالات General Engineer information and communication systems

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