Oudhna

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Texte de Nizar BEN SLIMANE (texte intégral en format pdf)

Aperçu historique

Le site d’Oudhna correspond à l’antique cité d’Uthina qui est située à environ trente kilomètres au sud-ouest de Tunis, à la délégation de Morneg, gouvernorat de Ben Arous. Cette ville est d’origine préromaine, vraisemblablement une cité à suffêtes. La fondation de la colonie romaine est située vers 27 av.J.-C. quand des vétérans de la XIIIe Légion ont été installés dans cet endroit, à environ 40 km au sud de la capitale Carthage, sur la voie reliant la capitale à la ville de Thuburbo Maius.

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La cité d’Uthina dans l’Antiquité, sur la voie Carthage-Thuburbo Maius

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Emplacement actuel du site d’Oudhna

Le choix de l’emplacement de cette cité a été guidé par le potentiel agricole de la vallée d’Oued Miliane et par la fertilité de ses sols, connue depuis la haute Antiquité.

L’âge d’or d’Uthina est situé aux Ile-IIIe siècles quand les plus grands et majestueux monuments de la cité ont été édifiés : le capitole et le complexe du forum, l’amphithéâtre, les grands thermes publics et le théâtre.

Durant l’Antiquité tardive (IVe-VIIe siècles) l’effet majeur qui a marqué cette cité est sa transformation en un grand centre de production de la sigillée claire D qui a connu une large diffusion qui a dépassé même les confins de l’empire romain. A l’époque médiévale et moderne, le site a été réduit en une bourgade agricole qui a connu une dense occupation surtout entre le Xe et le Xlle siècles, attestée par un abondant matériel archéologique, principalement de la céramique glaçurée.

Vers la fin du XIXe siècle et suite à l’établissement du protectorat français, un colon français nommé Ducroquet a acheté une bonne partie du site et a construit sa maison aux dépens du capitole.

Bien que le site d’Uthina (Oudhna) soit connu des archéologues et des voyageurs depuis le milieu du XIXe siècle, il n’a bénéficié d’aucune mise en valeur (exception faite pour l’œuvre de P. Gauckler qui a fouillé, prospecté, relevé et classé quelques monuments du site à la fin du XIXe siècle et les dégagements exécutés par le colonel Reyniers durant quelques mois de l’année 1947). Cet abandon du site est en

grande partie le résultat de la présence d’une propriété coloniale sur le site (la famille Ducroquet) et l’établissement d’un camp militaire français depuis les années 1930.

Il faut attendre 1989 quand un journaliste, Taher Ayechi, lui consacra une page dans le journal La Presse, pour que l’attention du public soit attirée au site. Par la suite, c’est l’Association Tunisienne des Journalistes et Ecrivains du Tourisme qui a pris le relève pour promouvoir le site en organisant plusieurs années de suite, à l’intérieur de la grande salle du niveau supérieur du podium du capitole, de grands dîners à la romaine auxquels ont été invités des autorités gouvernementales et diplomatiques et des responsables de la Fédération Internationale des Journalistes et Ecrivains du Tourisme.

Ces manifestations portèrent leur fruit, puisque le 24 décembre 1992, un conseil restreint des ministres prit la décision de créer un vaste parc archéologique et d’engager un programme de mise en valeur du site d’Uthina.

Le 10 février 1993, un plan d’action était arrêté qui prévoyait de focaliser les efforts sur quatre ensembles monumentaux : l’amphithéâtre, le quartier d’habitat, le capitole et les grands thermes publics. C’est ainsi qu’a commencé une grande opération de restauration et de fouilles, sous la conduite de Habib Ben Hassen le responsable du site.

De même, sur l’ensemble du site et dans ses abords immédiats, des travaux de maintenance, d’entretien général et d’accessibilité étaient réalisés, tels que le désherbage et le débroussaillage des terrains, le goudronnage de la piste d’accès sur une longueur de 1 km, l’évacuation des déblais, l’aménagement de quelques locaux de résidence et de travail sur place.

Suite à un audit réalisé en juin 1993 à la demande du Ministère de la Culture tunisien par une mission française, plusieurs actions ont été lancées sur le site dans le cadre d’un projet de coopération franco-tunisienne. C’est ainsi que plusieurs ateliers de formation ont été organisé sur le site, portant principalement sur :

–         La topographie et les relevés appliqués à l’archéologie.

–         Les relevés architecturaux et les problèmes soulevés par la restauration des
grands monuments.

L’enregistrement des données de fouilles.

L’initiation aux prospections et à l’identification des ruines. Ces travaux ont permis d’améliorer considérablement la connaissance de la topographie du site et de ces monuments d’une part et d’autre part les travaux de restauration engagés au niveau des principaux monuments du site ont beaucoup amélioré leur lisibilité et ont permis leur mise en valeur en créant des pôles d’attraction susceptibles d’attirer les visiteurs.

Par ailleurs, cette dynamique a attiré l’attention d’autres équipes internationales. Ainsi, l’Université de Cagliari a passé en 1995 une convention de recherche tuniso-italienne sur un secteur compris entre le capitole et les grands thermes publics.

Entre 1996 et la fin de 2003 les efforts de mise en valeur du site ont été portés sur les grands monuments publics : le capitole, l’amphithéâtre et les grands thermes. Le but de la restauration entreprise était d’assurer la préservation des vestiges, l’amélioration de la compréhension de ces édifices et de les transformer en des points d’attraction majeurs dans le cadre du parc archéologique.

Depuis la fin de l’année 2003, l’intervention de la Banque Mondiale pour la mise en valeur du site a été concentrée sur les trois grands monuments précités en évacuant les remblais les plus volumineux et en intervenant pour restaurer ces édifices et leur rendre leur monumentalité et leur splendeur de l’Antiquité.

 

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Plan du site d’Uthina

Entre 2007-2012 l’action de mise en valeur du site a touché à côté des grands monuments, le secteur des villas romaines et les thermes des Laberii où des opérations de restauration ont été menées. D’autre part, une vaste opération de fouille dans le site a permis de mettre à jour presque la totalité des petits thermes des amours pêcheurs et une vaste maison mitoyenne. De même, une campagne de relevés, de sondages et de nettoyages ont permis d’exhumer le mur de scène et les contours du théâtre.

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Restitution du site archéologique d’Oudhna (J.-C. GOLVIN)

LES MONUMENTS DU SITE

I-        Les monuments de spectacles 1-  L’amphithéâtre :

Ce monument est situé au nord du site, au niveau de l’entrée actuelle. Il est installé au sommet d’une colline au dépend de laquelle furent creusées l’arène et la partie inférieure de la cavea. Seule la partie périphérique et supérieure de la cavea prenaient appui sur une structure entièrement artificielle construite au sommet de la colline. Sa partie médiane était constituée de compartiments juxtaposés. Par ces caractéristiques, l’amphithéâtre d’Uthina appartient la catégorie des édifices dits « à structure pleine ».

Le grand axe de l’arène mesure 58.50 m de longueur et le petit axe 35 m. La superficie de l’arène est de 1607 m2. La largeur de la cavea étant de 27 m, le grand axe de l’édifice atteint 112.50 m et le petit axe 89 m.

Un sous-sol est creusé dans l’axe du monument, avec un espace central, de forme carrée, 3 monte-charges de part et d’autre de cette galerie et deux pièces (4.35×3.75 m) sont identifiées en tant que carceres. Une canalisation évacuait les eaux pluviales dans la direction de l’oued.

La surface théorique de la cavea est estimée à 6253 m2 et sa contenance globale était de l’ordre de 15623 places, ce qui place ce monument au troisième rang en Tunisie après ceux du Carthage (2éme état) et Thysdrus (le grand amphithéâtre).

La façade comprenait 68 arcades (ou travées) assez étroites délimitées par des piles massives décorées chacune d’un pilastre engagé. La façade fut entièrement construite en grand appareil, décorée d’une corniche et d’un étage d’attique dans sa partie supérieure.

Le grand appareil était systématiquement utilisé pour la construction de cet édifice, seules les voûtes furent construites en blocage.

Le grès local est le matériau principal utilisé pour l’édification des murs alors que le calcaire blanc ou gris local était réservé pour les gradins, les seuils et les crapaudines. Le mur du podium était couvert d’un plaquage de marbre du Cap du Gard.

Cet édifice fut probablement construit sous Hadrien (une dédicace commémore sous son règne un don de 350 000 sesterces, laisse supposer qu’il est lié à son édification). Par la suite l’édifice a connu une importante extension qui a consisté

 

en l’ajout de la grande galerie périphérique et de la façade actuelle. A ce deuxième état est attribuée la grande dédicace gravée sur l’avers du parapet qui couronnait le mur du podium, datée des années 161-167 sous le règne commun de Marc Aurèle et de Lucius Vérus ou plus tard, en 207 sous le règne de Septime Sévère et de Caracalla. Des restaurations importantes, visibles sur toute la moitié sud-est de l’amphithéâtre, liées au mouvement de terrain dont la cause était le gonflement de l’argile qui se trouvait en grande proportion sous les gradins. Ces restaurations sont datées du Bas Empire.

A la fin de l’Antiquité, le monument fut transformé en réduit fortifié et l’abandon définitif est situé à la fin de l’époque byzantine.

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Plan de l’amphithéâtre

 

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Vue sur la façade

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Vue sur l’arène et les gradins

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La chapelle dite de Diane

2-  Le théâtre:

Cet édifice de forme semi-circulaire est situé au nord-est du site. Des opérations de nettoyage, des sondages et des relevés effectués dans ce monument ont permis la délimitation du bâtiment de la scène, de l’orchestra et des gradins. Ce théâtre est un monument qui reste à fouiller et à étudier dans l’avenir.

 

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Vue sur la scène

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Vue sur les gradins

II- Les monuments religieux : le capitole

Ce temple dédié à la triade capitoline est implanté en plein centre urbain, au point le plus élevé de la ville, il ouvre sur le forum et il est l’un des plus importants temples d’Afrique. Il est composé de trois temples distincts dont le central est le principal, était hexastyle et pseudo-périptère (43 x 27 m). A côté du niveau de la cella, un imposant podium (à deux niveaux : supérieur et inférieur) a été aménagé afin de donner plus d’ampleur à cet édifice. Au dessous de ce podium, un niveau de sous-sol a été construit, dont la partie central est occupée par un espace plein.

De point de vue chronologique, trois grands états ont pu être distingués, datant tous du Haut-Empire :

–     Le premier état datant du règne d’Hadrien.

Au deuxième état, daté de la seconde moitié du IIe siècle, un mur de doublage a été plaqué contre les murs en grand appareil du premier état afin de le consolider.

–     Au troisième état, daté au plus tard de l’époque sévérienne, une deuxième restauration   encore   plus   importante   a   été   apportée   au   monument, vraisemblablement suite à un grave incendie. De très gros murs, épais de 1 m, ont été bâtis perpendiculairement à la façade sur les trois côtés du podium du temple principal et autour de l’exèdre. Ils ont été raccordés par des voûtes en grand appareil et des arcs, déterminant ainsi une série d’espace vides de 3 m de largeur en moyenne.

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Plan restitué du capitole, niveau de la cella (J-C Golvin)

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Plan du Capitole, niveau supérieur du podium (J.-C. Golvin)

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Plan du Capitole, niveau inférieur du podium (J.-C. Golvin)

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Restitution du capitole (côté est) au troisième état (J.-Cl. Golvin)

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Le niveau de la cella, vue de façade

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Le niveau de la cella, vue à partir de la terrasse

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La grande salle du niveau supérieur du podium

 

II-       L’architecture privée :

1-  La maison dite des Laberii

C’est l’une des maisons les plus spacieuses de la ville, avec une superficie de 2300 m2. Cette demeure, qui a été fouillée depuis la fin du XIXe siècle par P. Gauckler, est connue aussi sous le nom de maison d’Ikarios. Elle est à péristyle centrale qui ouvre sur un jardin à ciel ouvert. Cette riche habitation qui compte une trentaine de pièces possède de beaux pavements de mosaïques dont la majorité sont actuellement exposés au Musée du Bardo.

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Pavement de la salle d’apparat

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L’emblema de la mosaïque précédente : « le don de vigne à Ikarios

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Scènes de la vie rurale : scènes de chasse et un domaine agricole

2-  La maison d’Industrius :

Elle est construite vers la fin du IIIe siècle et couvre environ 700 m2. C’est une maison à péristyle qui donne sur une cour à ciel ouvert. C’est la mosaïque de la salle d’apparat   qui   porte   l’inscription   Industrius (vraisemblablement   le   nom   du

propriétaire de la maison) qui a donné son nom. Cette mosaïque qui représente la toilette de Vénus Anadyomène entre deux nymphes nues tenant des vasques, est actuellement exposée au Musée du Bardo.

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Vue générale sur la maison d’Industrius

IV- Les monuments hydrauliques :

A côté des citernes privées qui équipaient toutes les maisons de la ville, Uthina dispose d’un aqueduc et de plusieurs thermes et citernes publiques.

1-  Les grands thermes publics

Les grands thermes publics d’Uthina se situent à environ 200 mètres en contrebas du forum, dans la partie est de la ville. Ce grand monument de type impérial et de plan symétrique est composé de deux niveaux : un niveau de rez-de-chaussée qui est un étage de service est le niveau balnéaire à l’étage. Cet édifice dont la superficie est d’environ 12000 m2 est partiellement dégagé : le 1/3 environ du niveau balnéaire est fouillé, de même pour le rez-de-chaussée qui est en plus imparfaitement dégagé (environ un mètre de remblai existe encore dans les secteurs fouillés de ce niveau).

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L’emplacement des grands thermes « E » à l’Est de la ville

Les grands thermes publics ont connu une très longue occupation : construits au milieu du deuxième siècle, leur fonctionnement a continué au moins jusqu’au milieu du cinquième siècle. Durant ces trois siècles, cet édifice a connu au moins trois états successifs : son premier état a profondément changé lors de vaste opération d’extension dont la date est à situer vers la fin du IIème-début IIIème, alors que le troisième état est datée de 412-413 ap.J.-C. Vers la fin de l’Antiquité, le monument a connu plusieurs modifications qui ont abouti à son abandon et à sa désaffectation (installation d’un atelier de céramique) et l’occupation de l’espace de cet édifice a continué, sans interruption, jusqu’à nos jour.

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Plan du rez-de-chaussée (J.-C. Golvin)

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Plan du niveau balnéaire (J.-C. Golvin)

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Vue générale sur les grands thermes publics

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Vue sur l’une des salles du niveau du rez-de-chaussée

2-  Les thermes des Laberii :

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Vue sur le frigidarium

La construction de ces thermes est due à la famille des Laberii dont le nom figure sur la grande mosaïque qui orne le frigidarium et représentant Orphée charmant les animaux, actuellement exposée au musée du Bardo. C’est durant le troisième siècle que furent édifiés ces thermes de quartier. Vers la fin du Ve siècle, le monument est désaffecté est plusieurs fours de céramique furent installés au dépend des foyers es des salles balnéaires.

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L’un des fours de céramique installé au dépend d’un foyer

3-  L’aqueduc :

C’est le point d’aboutissement d’un vaste réseau de captage de sources situées au sud du site. Cet aqueduc est composé de trois branches qui s’étendent sur plus de dix kilomètres avec plusieurs ponts. Les eaux sont déversées dans les grandes citernes et un château d’eau permet la distribution de l’eau vers les différents quartiers de la ville.

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tracé reconnu de l’aqueduc tracé interprété de l’aqueduc ponts

Système Lambert nord Tunisie Altitudes NGT éch. : 1/25 000

Tracé de l’aqueduc

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Les derniers piliers de l’aqueduc

4-  Les grandes citernes publiques :

Ce sont les citernes les plus importantes du site, elles sont situées au sud-ouest du forum, à droite de l’aqueduc d’Oudhna.

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Emplacement des grandes citernes « L »

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Vue sur l’une des compartiments

Ces citernes sont composées de sept cellules parallèles d’environ 4,7 m de largeur sur 32 m de longueur, complétées par une huitième cellule placée transversalement. Cet ensemble de cellules était lui-même ceinturé par des maçonneries destinées à équilibrer la poussée intérieure des eaux, dessinant ainsi un vaste quadrilatère de 55 m de côté. La distribution de l’eau se faisait à partir de l’angle nord-est. 19 portes reliaient ces différents compartiments. Ce complexe de citernes date de la première moitié du IIe siècle, à l’époque de la construction de l’aqueduc.

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Les portes reliant les différents compartiments

5-  La citerne de réception de l’aqueduc :

Elle est située au sud du forum, à l’arrivée de l’aqueduc.

De forme rectangulaire, elle mesure 15,5 x 27 m. Les faces externes sud et ouest sont contrebutées par des massifs de maçonnerie présentant une série d’absides aux arcs outrepassés, ouverts sur l’extérieur.

Cette citerne date de la première moitié du IIe siècle, à l’époque de la construction de l’aqueduc.

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Fig. 8 : La ville au sud du capitole.

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Plan de la citerne à l’arrivée de l’aqueduc avec les deux états du château d’eau

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La citerne de réception de l’aqueduc, aspect externe

6-  La citerne du forum :

Elle délimite le forum du côté oriental.

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Emplacement de la citerne du forum

Elle est de forme rectangulaire (23 x 36 m). Elle fut couverte par des voûtes croisées (en partie conservées) supportées par deux rangées de puissants piliers de section carrée. Cette citerne, alimentée par l’aqueduc, fut construite durant la première moitié du IIe siècle pour approvisionner les grands thermes publics.

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Ali DABBAGHI
Ali DABBAGHI

Ingénieur Général spécialiste des systèmes d'information et de communication, مهندس عام في نظم المعلومات والاتصالات General Engineer information and communication systems

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