Nouvelles archéologiques d’El Jem et sa région 

Nouvelles archéologiques d’El Jem et sa région 

فسيفساء الحوض الروماني بعمادة زردة

Par Hajer Krimi, Chargé de Recherche à l’INP

Thysdrus (El-Jem) et ses environs ont été un terrain favorable pour d’importantes découvertes archéologiques et historiques entre la fin de  l’année 2018 et le début de l’année 2020.

La ville d’El-Jem est considérée comme l’un des plus importants lieux de mémoire à l’échelle nationale et internationale. Certains monuments prestigieux ont reçu une attention particulière et une protection internationale. Thysdrus, la petite Rome comme bon nous semble l’appeler, son histoire riche en évènements, son élan urbain, la grandeur et la majesté de ses monuments (Cirque, théâtres, amphithéâtres, thermes, villae…) l’ont élevé aux rangs des grandes cités romaines.

Le monument le plus imposant et qui représente la fierté et l’ornement de base de la ville, reçoit l’attention du monde entier puisqu’il constitue un point de repère archéologique et historique figurant sur la liste du patrimoine mondial appartenant ainsi au patrimoine de l’humanité et pas seulement à la Tunisie. La ville d’El-Jem, avec de nombreux sites et des monuments romains, principalement un petit amphithéâtre datant du premier siècle B.C., le quartier du Forum, le quartier des villa romaines, les demeures spacieuses de la classe  aristocratique de la ville, la maison romaine avec la fameuse mosaïque de la déesse Africa, le symbole du continent africain, mais également une mosaïque représentant la Cité-mère Rome et ses Provinces.

L’amphithéâtre romain : Vers une datation documentée via la stratigraphie et les preuves matérielles :

L’amphithéâtre romain a connu une activité scientifique vigoureuse ces dernières années, ce qui a permis de donner des résultats significatifs particulièrement en 2019 et au début de 2020. Ces découvertes coïncident avec le lancement des travaux d’études et de  documentation archéologique dans le cadre du projet tuniso-américain de restauration et de conservation sous la direction de Mme Hajer Krimi, chargé de Recherches archéologiques et historiques à l’INP. Les travaux archéologiques ont pris la partie sous-terraine du monument, l’hypogée  comme terrain pour effectuer une série de sondages stratigraphiques et de datation. La découverte n’a pas tardé à venir, en effet dans l’une des 16 cellules du sous-sol, un premier sondage au niveau et à partir du seuil de la porte de la cellule, a abouti à une seule et unique couche archéologique pauvre en indices matériels. La présence d’une amphore à huile antique in situ, a comblé le manque d’informations à propos des éléments de datation. L’amphore est datable du dernier quart du Ve siècle (époque vandale) selon une première lecture du céramologue Moncef Ben Moussa. L’occupation du monument avait donc continué à une époque tardive, durant le Vème siècle apr. J-C.

image-eljem-6 Nouvelles archéologiques d’El Jem et sa région  image-eljem-5-1024x768 Nouvelles archéologiques d’El Jem et sa région 
image-eljem Nouvelles archéologiques d’El Jem et sa région  image-eljem-4 Nouvelles archéologiques d’El Jem et sa région 

La mosaïque de Zorda (Sidi Alouen, gouvernorat de Mahdia)

image-eljem-7-1024x618 Nouvelles archéologiques d’El Jem et sa région 

Dans le cadre d’une fouille de sauvetage dirigée par Mme Hajer Krimi, Chargé de recherche à l’INP, avec la participation d’une équipe de techniciens spécialisés dans la restauration et le sauvetage des mosaïques, un bassin entièrement paré de mosaïques à décor marin a été mis au jour. Une première campagne de fouille au mois d’octobre 2018, durant laquelle, le sauvetage des mosaïques était le principal objectif. Toutes les parties du bassin ont été dégagées et documentées ; les mosaïques ont été entièrement sauvées et conservées momentanément sur le site malgré les dégâts à plusieurs endroits du bassin. Seule la mosaïque du fond et celle d’une parois sont en bon état de conservation. De prime abord, le contexte historique et archéologique de la découverte est un contexte rural. En effet, il s’agit bien d’un bassin appartenant à un ensemble thermal romain privé (une ferme ou une villa rurale) datable de la fin du IIe siècle et du début du IIIème siècle après JC.

La scène principale consiste en une scène de pêche répartie en deux tableaux :

  • la mosaïque du fond du bassin, avec une représentation de plusieurs types de poissons et de créatures maritimes en mouvement dans leur milieu naturel.
  • La mosaïque de l’une des parois conservées, représente une scène de pêche avec vraisemblablement, trois pêcheurs sur une barque.

Une cascade à deux niveau (marches ou banquette ?) en tesselles blanches sans motifs ni couleurs.

La mosaïque de la paroi du fond est entièrement endommagée.

Une prospection géophysique ainsi qu’une fouille systématique du site nous aideront certes à dégager plus de témoignages et à fournir plus de détails sur la nature et l’étendu du site ainsi que sur son histoire en rapport avec les cités les plus proches, notamment, Thysdrus.

image-eljem-1-1024x768 Nouvelles archéologiques d’El Jem et sa région  image-eljem-3-1024x683 Nouvelles archéologiques d’El Jem et sa région 
image-eljem-8-1024x768 Nouvelles archéologiques d’El Jem et sa région  La-mosaique-de-Zorda-1024x683 Nouvelles archéologiques d’El Jem et sa région 

Share this content:

Ali DABBAGHI
Ali DABBAGHI

Ingénieur Général spécialiste des systèmes d'information et de communication, مهندس عام في نظم المعلومات والاتصالات General Engineer information and communication systems

© 2010-2021 Institut National du Patrimoine Tunisie, 04, place du château 1008 Tunis المعهد الوطني للتراث، 04 ساحة القصر باب منارة 1008 تونس Tél. +216 71 561 622, Fax : +216 71 562 452 Inc. Tous Droits réservés. Web Master

RSS
Follow by Email