29 novembre 2018 : Inscription des Savoir-faire liés à la poterie des femmes de Sejnane sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’Humanité lors de la 13ème session du Comité intergouvernemental de sauvegarde du patrimoine culturel immatériel, qui se déroule à Port-Louis (République de Maurice), du 26 novembre au 1er décembre 2018.

Les savoir-faire liés à la poterie des femmes de Sejnane (المعارف والمهارات  المرتبطة بفخّار نساء سجنان)

L’art de la poterie est en Tunisie plusieurs fois millénaire ; mais il a pris au cours de l’histoire deux directions. La première est celle des grands courants de civilisations qui l’ont influencé ; la seconde est celle du hiatus historique qui remonte aux premiers balbutiements de la poterie, au néolithique et à la protohhistoire, et n’en finit pas de perdurer. La poterie de Sejnane en est un exemple patent. Les femmes contunuent de modeler dans leurs demeures, des artefacts en terre cuits : ustensiles culinaires, poupées et autres figurines animalières inspirées du milieu.

L’argile est le plus souvent extraite dans les lits d’oueds. Débitée en mottes, elle est concassée sur l’aire de travail, puis épurée et détrenpée, ce qui lui confère une certaine plasticité par pourrissage. Elle est ensuite pétrie puis malaxée avec une quantité proportionnée de dégraissant (tafoun), obtenu traditionnellement par le broyage de tessons de poteries cassées ; aujourd’hui, certaines potières recourent volontiers à la poudre de brique. Sur un socle circulaire en bouse de vache et terre (ghàg), la potière façonne le fond de la pièce, puis elle en modèle les parois par superposition de colombins d’argile. Après lissage, le pot est mis à sécher, puis il est poli à l’aide d’une coquille d’hélix, et engobé. Une fois cuites dans un foyer à ciel ouvert, les poteries, de forme carénée, reçoivent un décor losange, bicolore, rayonnant ou concentrique, tracé à l’ocre rouge et au jus de feuilles de lentisque caramélisé par un second passage au feu, dans la pure tradition maghrébine et méditerranéenne. Les motifs dessinés sont géométriques tels que triangles, losanges, chevrons simples ou ciliés et pectinés, rappelant ceux des tatouages tradtionnels et des tissages dits berbères. (Extrait du Formulaire de candidature ICH-02 en date du 27 septembre 2017).